La pourpre écarquillée
Recherche de la femme, celle qu'il a aimé, celle, imaginaire qu'il aime... Amour charnel, sous l'ombre d'un pubis éternel où l'érection épuise ce monde clos.
Philippe se fracasse sur les rochers du désir, inlassablement... Une force qui revient toujours, sans assouvissement, jusqu'au désespoir parfois. Les seins d'acier et pourtant doux comme la soie s'écrasent à sa bouche avide, désespérément vides de soif. Ses mains fouillent, téméraires, la blessure ouverte et saisissent un vide désespéré. Il érige la force de ses mots sur une mer éclatée, et soudain l'orage s'apaise sur une ombre féminine qui s'enfuit pour l'ombre de ses peurs. Alors, une plage de douceur recueille ses regrets. Sexe dressé, son poème renaît sur une hanche aperçue au détour d'une vague, et il laboure un ciel dévasté, cherchant une toison humide d'appel. Mâle aventure, renouvelée à l'infini, le cœur de l'homme bat à l'unisson du chemin qui s'allonge à sa peine. Impossible amour, déchiré de sillages amers, de ports inutiles, de marins ivres où les eaux se ferment, inexorables.
Alors, les mots s'usent se peaufinent aux parfums d'automne, dilatent notre fébrile attente. Avec eux, avec lui nous creusons cette mort aux confins d'océan.
