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Editions l'Art d'en Face Malbaux

 

 

                                                   Extraits :

 

 

        "Tandis qu’elles faisaient marcher les dents - ce poulet chaud à point dans le jus duquel étaient passés les épinards -, excitées par la chaleur du jour, le travail des fourneaux, la présence des hommes, leurs odeurs de grain et de sueur, elles s’attaquaient au plat le plus prisé : dévorer les absents à coups de langue précis et implacables. Elles allaient au cÅ“ur..."

 

        " Mais rien ne valait une gourmandise plus rare : dépecer les femmes. Celles qui n’étaient pas autour de la table bien sûr. Avec leurs semblables il n’y avait plus le désir qui d’une certaine manière accompagnait d’une note presque douce l’étrillage des hommes, toute la place revenait à la sauvagerie. "

 

        " Il l’avait serrée un soir contre l’arche à grains et elle s’était sentie minuscule entre l’odeur anisée du blé, l’odeur de bête de l’homme, rivée comme une mouche contre le bois par le grand corps et la bouche de l’ouvrier qui du dernier repas gardait le goût du vin. C’était un des souvenirs qu’elle aimait repasser en elle. Il surgissait..."

 

        " L’odeur de la bête lui bouleversa l’estomac, c’était celle des hommes et du rut. Allons, elle n’était pas si vieille et elle se prit à sourire. Elle aiguisa longtemps le couteau le plus fin..."

 

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