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On dit de certains êtres qu’ils sont souvent en colère, parce qu’ils sont bons.

Les colères de Bernard Bienaimé doivent être brèves.

Elles font place à une lucidité éclatante, que ce soit pour dénoncer sobrement l’acte cruel d’une petite peste jalouse ou l’hypocrisie de quelques libidineux dévots.

Sobriété et distance, mais amusée, plus bonhomme, pour conter les petits manèges de quelques “jolies fleurs”, bien trop futées pour être honnête…

En bon forgeron, Bernard Bienaimé redresse le fer et les torts, ici, dans un autre genre que le poème où il excelle.

À quand d’autres histoires passées par le feu de l’humour ?

 

                                Françoise Escolier Achard

-  Comprends-tu à présent ! - criai-je à la tempête qui n’offrait qu’un rideau de pluie cinglant.

Je suis refoulée à deux ou trois reprises.

A présent, le bruit tonitruant sort des        

abysses de la mer, m’entoure entièrement.

 

Je pense à ce matin mouillé où ma main

dans celle de ma mère, j’enterrais mon père naufragé, à cinq jours de   mes huit ans.

Un obscur pressentiment m’avait marqué

à l’égard de cet océan, de poissons nous nourrissant pour mieux se repaître de nos âmes…

 

J’ai du mal à tenir debout. Pourtant, aucune crainte ne m’habite.

 

-  Garce de mer, tu m’as tout pris ! Mais je

n’ai pas peur de toi ! 

 

La vague immense s’abattit et je ne vis qu’un tourbillon de froid, de vert, de brun, de liquide… De rien…

 

La tribune de Bretagne titre :

« Croisement de mort ! »

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