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Editions l'Art d'en Face Malbaux

 

                                                         Extraits :

 

 

             « Montherlant dit que la vie devient une chose délicieuse aussitôt qu'on commence à ne plus la prendre au sérieux. Je brandis pour ma part des étendards de fantaisie, de poésie, d'inventivité. Il faut savoir profiter et s'adapter à tout ce qui est offert, même s'il y  des contraintes, même si ce n'est pas ce qu'on avait imaginé, la vie devient alors cocasse, drôle et tellement exaltante.

J'aime me réveiller le matin dans des éclats de rire.

Ne pas se prendre au sérieux, inventer son histoire à venir sans modération procure du bonheur, le rêve est éveillé, on sait qu'il s'agit d'un rêve et c'est tellement bon. Dans ces voyages imaginaires, il ne faut pas se perdre et il faut garder son bon sens. Cette petite philosophie de la vie me permet de mieux supporter la misère du monde et de faire un pied de nez aux mensonges convenus et à l'hypocrisie. »

 

             « Ce soir nous dînons avec un concert de criquets et à la lueur d'un ver luisant qui fait de l'œil à une lune gibbeuse. Choupette tente une lampée de vin rouge. »

 

             « En début de soirée, je me rends à la salle polyvalente où est attendue une centaine de figurants. Je remplis les dernières démarches administratives, je signe mon contrat qui n’a rien à voir avec celui offert au célèbre Schpountz de Marcel Pagnol et auquel je ne peux pas m’empêcher de penser. Celui-ci avait des indemnités pour les maladies (pieds gelés, fièvre jaune, lèpre, béri-béri ou morsurse de phoques) qu’il aurait pu contracter dans des pays étrangers lors de différents tournages, et en monnaie locale à chaque fois.

Rien de tout ça dans mon véritable contrat, je suis soulagée! »

 

              « Très vite, on vient me chercher pour mon « premier rôle » qui consiste à être assise sur la murette de l’escalier que doit emprunter Isabelle Carré. Puis, je fais de nombreux allers-retours vers la buvette où je dois embrasser des amis que je suis heureuse de retrouver et que bien-sûr, je n’avais jamais rencontrés avant aujourd’hui. Nous devenons vite complices (…) A minuit, on nous sert une soupe à l’oignon pour nous réchauffer quand soudain, je suis appelée d’une façon tonitruante sur le plateau car je dois croiser un autre figurant en direction du cimetière, en me pressant comme si j’allais faire pipi. Cette scène d’anthologie sera répétée de nombreuses fois. Plus l’heure avance, plus je m’amuse, je caresse même le bec d’un pingouin. »

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