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"Purple Foggy"

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 Prix : 21 euros

        Né de la rencontre entre Monique Martinez – artiste peintre – et François Raymond – une des plumes du groupe poétique « La Voix du Poème » de Pézenas - , cet ouvrage mêle avec bonheur ces deux arts.

                D’emblée, telle une aurore enluminant l’horizon, la préface de Jean-Marie de Crozals prépare le lecteur à un voyage hors du temps, hors de toutes normes, conventions même. Chaque page tournée demeure la voile d’un navire dont l’itinérance n’a ni début ni fin. Chacun peut y puiser son propre onirisme, créer à loisir une destination profonde, intime, déployant une douce houle où se noyer heureux.

                Les mots de François Raymond ne pourchassent pas les tableaux : il les épouse, les cajole comme un amant. Chaque poème est une incomparable fusion, symbiose faisant du lecteur un Magellan naviguant sur son détroit entre deux océans, Terre de Feu où relâcher enfin en toute quiétude. Les images proposées avec élégance par le poète surfacent les œuvres de la peintre toutes marins au long cours.

                Les tableaux de Monique Martinez proposent à l’oeil des épaisseurs aux couleurs dont la graduation génère une interrogation où puiser des espaces dépassant largement le cadre pictural proposé. L’infini des lignes engendre des perspectives où un quasi minimalisme se fond à loisir dans les couleurs aux somptueux dégradés comme dans le tableau ayant donné son nom au livre : Purple Foggy. À chaque coup de pinceau, de spatule, tout est annoncé. La puissante palette de Monique ne se tarissant jamais reste une source où se désaltérer.

 

                Dans ce livre, les couleurs sont des mots. La poésie densifie, magnifie la peinture. Osmose rare entre deux artistes aux modes d’expression - certes différents - mais dont les épousailles donnent à l’ouvrage une cohérence, une unité où tous les sens se font gourmands. Le banquet est sublime, les saveurs sont incomparables. Quant au voyage : chacun y choisira son grand large d’émotions, son port encré de beauté, une coloration où baigner son âme.

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Dans l’infortune amère de ce désert de craie

elle sait ce qui secrètement cogne

couleur des hauts présages déchiffrés au plus fin

 

La toile ne restitue ni parole ni demeure

elle est sa propre invention en acte

                    sans visage

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