Je lis, ils marchent
Nous, les privilégiés, écrire, lire, peindre, jouer de la musique (ou l’écouter), sont notre pain quotidien.
Ils marchent, tombent, se noient …. Les migrants se heurtent aux frontières, aux rejets, jusqu’à l’indifférence.
Nous ne pouvons rien ? Sans doute, mais en parler entre nous, ne pas oublier, ne pas être comme ces journalistes et ces « artistes de pacotilles », qui dithyrambiques s’insurgent avec véhémence, puis, passent à un autre sujet « plus porteur ».
Pourtant ils marchent toujours, fuyant les guerres (fomentées le plus souvent par nos dirigeants et leurs « conseillers financiers »), ils marcheront alors que d’autres commenceront un périple identique.
Eux aussi ont besoin de lecture, musique, peinture. Cependant le fracas des bombes, le sifflement des balles les ont éloignés des bonheurs simples.
Je suis plongé dans « la tristesse des anges », de ce merveilleux écrivain, Jon Kalman Stefansson, où la dureté de la vie côtoie une poésie d’orfèvre. Bizarrement, le roman m’entraîne vers ces hommes et ces femmes errants dans le monde. Peuvent-ils goûter la poésie ? J’aurais envie de partager ce livre avec eux … d’y inscrire leurs peines, leurs doutes et leurs quelques joies (j’espère) dans l’humanité entière.
Je continue ma lecture passionnante, pour moi, pour eux un peu…